Soins dentaires : le rapport accablant de la Cour des Comptes donne la rage de dent !

Les soins dentaires coûtent de plus en plus cher, une inflation qui pousse de plus en plus de patients à renoncer à se soigner ou à aller effectuer leurs soins de chirurgie dentaire en Tunisie .

Le rapport de la Cour des Comptes du 21 septembre 2016 hausse le ton avec les chirurgiens-dentistes.

En effet, dans le cadre de son rapport sur la sécurité sociale, l’institution a remis un rapport extrêmement critique sur la gestion des soins dentaires, estimant notamment que la prise en charge par la Sécurité  baisse d’année en année alors que les dépassements d’honoraires sont de plus en plus fréquents.

En 2010, la Cour des comptes avait déjà dressé un bilan qui montrait l’échec de la politique de l’état à endiguer les disparités d’accès aux soins des Français au niveau géographique et au niveau financier.

La cour appelle à réformer profondément l’organisation des soins bucco-dentaires en France pour plusieurs raisons dont le « désengagement » des pouvoirs publics, le manque des contrôles de la profession et le manque de transparence du secteur.

C’est la santé des Français qui est menacée !

L’état de la santé bucco-dentaire des Français:

L’état de santé bucco-dentaire des Français laisse à désirer et un Français sur cinq renonce aux soins dentaires faute de moyens. En 2010, un tiers des Français seulement déclarait posséder toutes ses dents naturelles, contre 41% des européens.

En 2012, 17,7% déclaraient avoir renoncé à des soins dentaires pour des raisons financières. Une proportion bien plus élevée que pour l’optique (9,8%). Et concernant les prestations les plus coûteuses, à savoir les implants, les couronnes et les bridges, il y a deux Français sur trois qui esquivent ce type de soins.

 

Des dentistes trop gourmands:

Malgré leurs promesses il y a onze ans, les 34 000 chirurgiens-dentistes libéraux n’ont jamais cessé de pratiquer le dépassement d’honoraires à grande échelle.

L’Assurance-maladie a consenti à faire beaucoup d’efforts en remboursant des tarifs de plus en plus hauts, les praticiens, eux, proposent de manière croissante des dépassements d’honoraires. Ces derniers représentent aujourd’hui 50% de leurs revenus. Les représentants de la profession se défendent cependant : s’ils ont augmenté la partie libre de leurs tarifs, c’est que les revalorisations de l’Assurance-maladie ont été insuffisantes.

« Les honoraires moyens des orthodontistes ont augmenté trois fois plus vite depuis 2005 » que ceux des dentistes généralistes, dénonce ainsi la Cour.

Les pratiques en France sont aussi hétérogènes : ainsi, pour une prothèse qui revient à 115 €, un chirurgien-dentiste de province la facture en moyenne 686 € quand à Paris le prix atteint même 1 090€.

Le rapport a constaté que les revenus des dentistes sont inversement proportionnels à leur densité sur un territoire : 10 % des chirurgiens-dentistes gagnent au maximum 23 000 € par an, mais à l’opposé 10 % gagnent en moyenne 304 000 EUR, avec des pointes à 2,6 M€. La cour des comptes incite l’état à prendre des mesures.

 Le laissez faire de l’Etat et le  désengagement de l’assurance maladie :

Et l’Assurance maladie n’est pas en reste puisque la prise en charge des soins bucco-dentaires par l’Assurance maladie continue de se dégrader .Ainsi, entre 2006 et 2014, sa participation est passée de 36% à 33% tandis qu’en Allemagne, cette prise en charge est de 68 %.

La part restant à la charge des patients reste stable et atteint 25%. Mais cela représente une dépense très importante pour les patients. Par exemple, celle-ci atteint 240 euros pour une couronne métallique, 500 euros pour une couronne céramo-métallique ou encore 700 euros pour une prothèse uni-maxillaire.

Du coup, cet état des faits pousse un nombre important de Français à voyager et à effectuer leurs implants dentaires en Tunisie.

 Les préconisations de la cour des comptes :

Le rapport de la cour des comptes est arrivé juste avant la renégociation de l’assurance maladie avec la profession pour une nouvelle convention nationale. C’était ainsi le moment opportun pour déterminer un cadre de régulation légal efficace et contraignant pour les chirurgiens-dentistes.

La cour des comptes dans son rapport a fait les propositions suivantes :

  • plafonnement des soins les plus fréquents par les complémentaires santés
  • la mise en place d’un dispositif de détection des factures atypiques et sanctionner les médecins responsables.
  • encourager le développement des centres de santé et des réseaux
  • instaurer un parcours des soins à l’instar de celui de la médecine générale

Si l’état n’arrive pas à instaurer un meilleur contrôle et à imposer sa volonté la cour des comptes a menacé dans ce rapport à un « Big Bang » des soins dentaires où l’assurance maladie ne rembourserait qu’à 100% les soins les moins chers comme les soins conservateurs et les examens de prévention et laisserait les soins les plus onéreux soin prothétiques et orthodontiques à la charge des  mutuelles de santé  qui seraient des négociatrices plus dures et plus féroces qu’elle.

Les débats qui ont commencé le 22 septembre 2016 ont été ainsi très animées  lors des discussions sur la future nouvelle convention dentaire, régissant les rapports entre les chirurgiens-dentistes et l’assurance maladie.